Burkina Yawana

Amidou Tiegnan – principal accusé dans le détournement des trois milliards au ministère de l’Action humanitaire – a été condamné, mardi, à 15 ans de prison ferme et à une amende de plus de 5 milliards de FCFA.

C’est le verdict d’un procès qui aura duré plusieurs semaines et tenu l’attention au Burkina. 

Les trois autres accusés ont été condamnés à des peines d’emprisonnement allant de 6 à 11 ans. Il s’agit de Petronille Tarpaga condamnée à 11 ans et une amende de plus de 200 millions, Salifou Ouédraogo 8 ans et une amende de plus de 300 millions de FCFA et Philippe Bayoulou 6 ans et une amende de plus de 100 millions de FCFA. 

Le tribunal a décerné un mandat de dépôt contre Petronille Tarpaga. Les quatre accusés dans ce dossier – qui ont été reconnus coupables pour la plupart de détournement de biens publics – ont été condamnés à payer plus de deux milliards à l’État Burkinabè au titre du préjudice financier outre celle de 1F au titre du préjudice moral et de 4 millions de FCFA au titre des frais exposés et non compris dans les dépends. 

Il a aussi ordonné la confiscation des biens meubles et immeubles au profit de l’État Burkinabè.

Les accusés ont 15 jours pour faire appel de la décision. 

Le procureur avait requis 30 ans de prison à l’encontre du principal accusé Amidou Tiegnan et une amende de plus de 13 milliards de FCFA le tout ferme.

Pour les trois autres accusés, le procureur avait requis des peines allant de 11 à 20 ans de prison et des amendes allant de 170 millions de FCFA à 347 millions de FCFA. 

Les accusés avaient – dans les plaidoiries – demande la clémence du Tribunal et avaient demandé pardon au peuple Burkinabè.

« Je reconnais les faits et je regrette », a dit l’accusé Tiegnan. « J’ai commis des fautes graves. Je demande pardon aux veuves, aux orphelins, aux déplacés internes », a affirmé M. Tiegnan demandant du même coup « pardon » au Président du Faso le Capitaine Ibrahim Traoré.

Tour à tour, les autres trois co-accusés eux aussi avaient demandé pardon au peuple Burkinabè.

« Je demande pardon au peuple Burkinabè. J’ai fauté, je demande pardon. Je reconnais la faute avec la tête baissée », avait dit Phillipe Bayoulou.

« Je voudrais dire tous mes regrets de l’acte qui m’a amené devant vous. Je voudrais demander pardon à toute la Nation. Je demande sincèrement pardon. Pardon. Encore pardon », avait déclaré pour sa part Salif Ouédraogo. 

La dernière accusée Petronille Tarpaga avait aussi demandé pardon. « Je demande pardon. Je m’excuse auprès du peuple Burkinabè. Je demande votre clémence », avait affirmé l’accusée.

Le principal accusé avait porté des accusations sur plusieurs personnes travaillant au ministère de l’Action humanitaire à commencer par l’ex ministre Nandy Somé, des cadres du ministère et plusieurs autres responsables. Ces personnes auraient bénéficié de plus de trois milliards de FCFA entre 2023 et 2024, selon Amidou Tiegnan. L’accusé avait signé une liste et a remis le document au Tribunal.