La France rejette une deuxième fois la demande de visa de François Compaoré 

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François Compaoré. © Vincent Fournier/Jeune Afrique-REA

François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré, qui reste bloqué à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis plusieurs semaines, a vu rejeter pour la deuxième fois, sa demande de visa pour la France

Un deuxième rejet de sa demande de visa pour la France par le juge des référés, selon une révélation de JA qui a obtenu copie du jugement. Des sources proches du dossier au Burkina ont aussi confirmé l’information à Burkina Yawana.

C’est le 27 décembre 2024, que François Compaoré a été une deuxième fois débouté de sa demande d’obtention de visa pour la France, qu’il avait formulée le 20 décembre auprès du juge des référés près le tribunal administratif de Nantes selon une procédure d’urgence, précise le journal.

Le plaignant, âgé de 70 ans et qui vit en France depuis huit ans, est en effet, poursuit JA, bloqué en Côte d’Ivoire depuis plusieurs semaines. Il s’était rendu au chevet de son frère aîné, l’ancien Président Blaise Compaoré, gravement malade, selon le journal et qui vit en exil à Abidjan depuis sa chute du pouvoir en octobre 2014.

Et c’est justement durant son séjour ivoirien, que le visa de François Compaoré pour la France est arrivé à expiration et, selon l’intéressé cité par JA, les autorités consulaires françaises à Abidjan ont refusé « implicitement de lui délivrer un visa d’entrée et de court séjour ».

Le journal affirme que François Compaoré avait une première fois saisi le juge des référés, le 28 novembre. Il avançait quatre motifs: la pathologie lourde dont souffre son fils, Maël Compaoré; la pathologie grave dont il souffre lui-même et qui « nécessite une opération, planifiée avant son départ de France »; le fait que « le centre de ses intérêts familiaux et économiques est en France depuis huit ans » et, enfin, les menaces qui pèsent sur sa vie « en raison de son statut politique passé au Burkina Faso ».

Selon l’ordonnance datée du 27 décembre et dont le journal a obtenu copie, le requérant soutenait que sa présence en Côte d’Ivoire l’exposait « à des risques d’enlèvement ou d’assassinat en raison de son lien familial avec Blaise Compaoré » que « la Côte d’Ivoire n’était pas en mesure de le protéger contre de tels risques », qu’il « risquait d’être extradé au Burkina Faso malgré sa nationalité ivoirienne ». Il avançait, en outre, les mêmes motifs personnels que lors de sa première saisine du juge.

Les avocats de François Compaoré entendent pour l’un, saisir la justice administrative pour obtenir un jugement au fond et pour l’autre, déposer auprès d’Interpol, une demande d’effacement de la notice rouge qui frappe leur client depuis l’émission d’un mandat d’arrêt international par le Burkina Faso.

Depuis 2017, François Compaoré court le risque d’une extradition vers le Burkina dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998.

Le 29 octobre 2017, à l’aéroport il avait été interpellé à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, par la police française en lien avec le mandat d’arrêt émis par le Burkina Faso

La justice française avait autorisé son extradition. Après plusieurs pourvois et appels infructueux devant les plus hautes juridictions françaises (Cour de cassation et Conseil d’État), en août 2021, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’était opposée à l’extradition de celui qu’on surnomme dans son pays « Le petit Président ». 

Les autorités françaises avaient fini par annuler, le 13 décembre 2023, le décret ministériel de 2020 autorisant son extradition.


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