Il y a un an l’AES quittait « sans délai » la Cedeao

Publié par

le

Les trois chefs d’État de l’AES

On se souvient, c’était le dimanche 28 janvier 2024. Le Premier ministre actuel Jean Emmanuel Ouédraogo alors porte-parole du gouvernement – dans un communiqué conjoint – annonçait le retrait « sans délai » des trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger) de la Cedeao. 

Ces pays reprochaient à la Cedeao d’être « sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs » et est « devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur ».

Les trois pays ont dénoncé l’inaction de la Cedeao dans la lutte contre le terrorisme. Pour eux, l’organisation n’a pas « porté assistance [aux] Etats dans le cadre de

[la] lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité ».

Quelques heures après l’annonce de ce retrait, la Cedeao a aussitôt réagi en affirmant qu’elle n’avait pas reçu de « notification formelle directe » de retrait des trois pays. 

Elle reconnaissait que le Burkina Faso, le Niger et le Mali restaient des membres importants de la Communauté.

Début février, le gouvernement burkinabè avait réitéré, sa « décision du retrait sans délai du Burkina Faso de la Cedeao, en raison de la violation par l’Organisation elle-même de ses propres textes, ainsi que les autres raisons légitimes mentionnées dans le Communiqué conjoint du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, du 28 janvier 2024 ».

Mi-juillet 2023 Mohamed Bazoum est renversé par un putsch au Niger. 

Fin juillet, la Cedeao condamne le coup d’État et organise un sommet. 

L’organisation impose de dures sanctions au pays et prévient intervenir militairement pour rétablir Bazoum dans ses fonctions. Le Burkina et le Mali – déjà dirigés par des militaires – voient la nécessité de soutenir  le Niger. 

Le Burkina et le Mali refusent alors d’appliquer les sanctions de la Cedeao jugées « illégales, illégitimes et inhumaines » contre le Niger.

Les deux pays avertissent l’organisation que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. 

Ils préviennent aussi que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger. 

Mais cela n’aura pas suffit. Mi-septembre, les trois chefs d’État passent à l’offensive. L’Alliance des États du Sahel (AES) est créée. Les pays veulent unir leurs efforts pour faire face au défi commun. La lutte contre le terrorisme mais aussi impulser le développement pour le bien-être de leurs populations. Désormais c’est un bloc. Trois en un. Et des décisions communes. 

A son dernier sommet le 15 décembre 2024 à Abuja, la Cedeao prend acte finalement de la sortie des trois pays. Elle annonce des discussions avec les pays pour leur sortie définitive.

Le dimanche 26 décembre 2025, pour une ultime réunion à Ouagadougou, les ministres des Affaires étrangères de la Confédération de l’Alliance Etats du Sahel (AES) se rencontrent à Ouagadougou pour discuter sur les formalités de séparation de la Cedeao.

Au sortir, ils annoncent avoir eu « une convergence de vues sur l’approche globale des futures négociations avec la Cedeao dans l’intérêt supérieur des populations », selon le communiqué finale de la réunion ministérielle. 

Ce 28 janvier 2025, toutes les trois capitales de l’AES (Ouagadougou, Bamako et Niamey) ainsi que des villes secondaires, manifestent pour célébrer l’an 1 de la sortie de la Cedeao. Une page se tourne. Une autre s’ouvre certainement. Le reste appartient à l’histoire.


En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

2 réponses à « Il y a un an l’AES quittait « sans délai » la Cedeao »

  1. Avatar de La Cedeao approuve la création de sa force antiterroriste – Burkina Yawana

    […] question qu’il faudra résoudre: la coopération avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Invités à Abuja, le Mali et le Burkina Faso n’ont pas fait le déplacement. Seul le Niger […]

    J’aime

  2. Avatar de La Cedeao reconnaît le retrait de l’AES et prend des mesures – Burkina Yawana

    […] Mardi 28 janvier 2025, toutes les trois capitales de l’AES (Ouagadougou, Bamako et Niamey) ainsi que des villes secondaires, ont manifesté pour célébrer l’an 1 de la sortie de la Cedeao.  […]

    J’aime

En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture