
L’une de ses dernières caricatures a explosé et fait le tour des médias sociaux. Un bras, celui de l’Alliance des États du Sahel (AES), tordant le bout d’une kalachnikov. A l’intérieur de l’arme de guerre, le caricaturiste représente des médias français, l’impérialisme et le terrorisme. L’image ainsi réalisée est en quelque sorte la résilience et le combat des pays du Sahel contre le terrorisme, l’impérialisme et la manipulation des médias occidentaux notamment français.

Le caricaturiste s’appelle Hamidou Zoetaba. Bien connu des burkinabè. A son compteur, des millions de caricatures réalisées pendant plus de deux décennies d’exercice pour plusieurs médias au Burkina Faso (Journal du jeudi, Fasozine, L’Economiste du Faso…) et en Europe. Il a réalisé entre 2018 et 2019, 400 caricatures pour la télévision nationale du procès du putsch manqué de 2015 et 300 en 2022 pour le procès Thomas Sankara.
Pour sa dernière caricature qui fait le buzz, Hamidou Zoetaba – dans un entretien exclusif à Burkina Yawana – explique.

« Tout est venu de cette image, l’arme fatale qui est l’impérialisme et les valets locaux qui utilisent premièrement comme chargeur, pour déstabiliser et recoloniser les pays de l’AES qui résistent, puis ensuite utilisent les médias corrompus comme deuxième chargeur pour atteindre leurs objectifs ». Le caricaturiste ajoute: « Mais le peuple de l’AES reste uni en force qui tord le fusil qui se retournera forcément contre eux ».
Le caricaturiste burkinabè estime que la caricature a toute sa place surtout dans ce contexte de soif d’indépendance et de quête de souveraineté des pays.
La caricature a toujours été et est une arme puissante pour dénoncer les injustices, la corruption, la mal gouvernance etc…, explique M. Zoetaba.
« Et dans ce contexte, c’est la bienvenue et c’est important pour la situation actuelle car une image vaut 1000 mots, accessible à tous en un clin d’œil », souligne le quadragénaire.
« Pour cette caricature, je dénonce la manipulation des organes de presse, de nos collègues. Comme ils utilisent leurs plumes et micros pour manipuler l’opinion publique, moi j’utilise mon crayon pour dénoncer cette manipulation », a déclaré Hamidou Zoetaba, au passage, lauréat de plusieurs prix au plan local et à l’international.