
Il s’agit d’une grande reconnaissance pour un chorégraphe Burkinabè mais Africain. Le ministère de la Culture de France a nommé le chorégraphe Burkinabè Salia Sanou à la direction du Centre chorégraphique national de Nantes. Sur une soixantaine de candidatures de partout dans le monde, le projet du Burkina est sorti du lot.
« Une belle reconnaissance de tout ce qu’on a construit à Ouagadougou, au pays, en Europe et partout. Je partage cette nomination avec tous les acteurs du domaine », a déclaré au téléphone à Burkina Yawana le chorégraphe indiquant que cela va ouvrir un espace pour la jeune génération et aussi une opportunité pour des artistes du continent.
Ils étaient au départ une soixantaine de candidats puis cinq par la suite. A la fin, le Burkinabè a été retenu. Salia Sanou prendra fonction en janvier 2026 et déroulera son projet qui prône le dialogue et le partage entre les peuples. La culture étant un vecteur puissant, dit-il.
Lire le communiqué de presse du ministère de la Culture de France
Publié le 21.05.2025
Rachida DATI, ministre de la Culture, en plein accord avec Johanna ROLLAND, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Michel MÉNARD, président du Conseil départemental de Loire-Atlantique et Monique PLOUCHARD BENOLIEL, présidente du Centre chorégraphique national, donne son agrément à la nomination de Salia SANOU à la direction du Centre Chorégraphique National de Nantes (CCNN).
Né au Burkina Faso, Salia SANOU est chorégraphe et danseur. Après une formation en théâtre et en danse africaine, en particulier auprès de Germaine ACOGNY, il intègre en 1993 le Centre Chorégraphique National de Montpellier dirigé par Mathilde MONNIER pour notamment participer à ses créations Pour Antigone, Nuit, Arrêtez, arrêtons, arrête et Les lieux de là…
Il fonde avec Seydou BORO en 1995, la compagnie Salia nï Seydou pour créer de nombreuses pièces dont Un Pas de Côté, Poussières de sang, Dambé. En 2006, ils conçoivent ensemble le Centre de développement chorégraphique La Termitière à Ouagadougou et la biennale Dialogue de corps. En 2011, Salia SANOU forme seul désormais la compagnie Mouvements Perpétuels et crée notamment Au-delà des frontières, Du Désir d’horizons,inspirée des ateliers de danse qu’il conduit dans des camps de réfugiés en Afrique, Papa Tambour, À nos Combats, De Fugues… en Suites… et Garden Party.
Il poursuit parallèlement des collaborations en tant qu’interprète, avec en particulier les chorégraphes Dimitri CHAMBLAS, Boris CHARMATZ et Benjamin MILLEPIED. Il est l’auteur du livre Afrique, danse contemporaine paru en 2008, co-édité par le Cercle d’Art et le Centre national de la danse.
Son projet pour le CCN de Nantes prône une diversité de danses, tant savantes que populaires, de la danse contemporaine aux danses urbaines sans oublier les ballets. Il propose de nouvelles perspectives de dialogue avec le territoire par une approche renforcée de la rencontre des populations, des quartiers urbains comme des espaces ruraux, notamment par des résidences artistiques. Cet engagement territorial est pensé pour et avec les professionnels comme les habitants, en incluant notamment un défilé chorégraphique, de grands bals participatifs, l’Arbre à palabres et des moyens mobiles facilitant les rencontres autour du geste.
Salia SANOU souhaite interroger l’ancrage dans l’histoire et les imaginaires de Nantes, en écho aux circulations entre Europe et Afrique. Il propose par ailleurs de placer au cœur de celui-ci la jeunesse et de se tourner ainsi vers l’avenir et « les circulations qui nous unissent ». Salia SANOU projette ainsi de poursuivre le festival Trajectoires en travaillant avec ses partenaires à un nouvel élan autour de la jeunesse, l’émergence et la relation artistique et culturelle aux Suds.
Salia SANOU désire finaliser au CCNN en 2026 un solo Trois fois seul autour de la musique de Carla BLEY et travailler sur l’œuvre de Nina Simone pour une nouvelle pièce Feeling good, dédiée aux grands plateaux, prévue en 2027.
Salia SANOU a proposé à No Anger, artiste pluridisciplinaire engagée, qui, à partir de sa propre expérience et réflexion féministes et queers sur le handicap physique développe une pensée critique du validisme, et à Alice GAUTIER, chorégraphe, plasticienne et vidéaste, d’être associées au CCNN en raison des recherches qu’elles mènent et de leur questionnement du corps dans son lien avec la société.
Salia SANOU succédera le 1er janvier 2026 à Ambra SENATORE qui poursuit son parcours en compagnie indépendante, avec le soutien du ministère de la Culture.
La ministre de la Culture et l’ensemble des partenaires tiennent à saluer les candidates et candidats pour la grande richesse et qualité des projets présentés.
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