
Dans un entretien de 3h15mn, le Président du Niger le général Abdourahamane Tiani a désigné le Président français comme le principal responsable, soit « l’alpha et l’oméga », de la crise sécuritaire au Sahel. Voici ce qu’il faut retenir du grand entretien du général Tiani.
1- Le Niger n’entretient aucun différend avec les peuples ou les nations que certains considèrent comme responsables de l’instabilité du pays. Le président désigne plutôt certains gouvernants, tout en laissant entrevoir la possibilité d’un retour à la normalité, sous réserve d’un changement de leurs pratiques;
2- Selon le chef de l’État, le qualificatif de terroriste est désormais inadapté; il conviendrait, selon lui, de les désigner par le terme « auxiliaires »;
3- Par ailleurs, le président a précisé que si certaines frontières demeurent closes, c’est en raison de renseignements sécuritaires dont il dispose et qui, selon lui, échappent à la compréhension des profanes que nous sommes;
4- L’ambassade de la République Populaire de Chine a été évoquée à plusieurs reprises, notamment au sujet des difficultés de dialogue, des désaccords économiques persistants et de l’absence d’accords de coopération sur des questions sécuritaires, notamment en lien avec la gestion du transport du pétrole et le personnel chinois présent dans le pays;
5- Le président de la République française, Emmanuel Macron, a été expressément désigné par le Général Tiani comme le principal responsable, soit « l’alpha et l’oméga », de la crise sécuritaire au Sahel. La responsabilité de l’Occident, des États-Unis et de l’Union européenne a également été mentionnée. À ce niveau, les autorités de la République Fédérale du Nigeria, celle du Bénin ont aussi été évoqués comme des pays servant à équiper, protéger et former des terroristes. Le Tchad aussi a été assimilé;
6- Des ONG Internationales, telles que l’OIM, la Croix Rouge et autres ont aussi été indexées par le Président, comme étant des sources de financement du terrorisme. ;
7- Enfin, se référant à l’histoire partagée entre certaines nations et les États africains, le président Tiani a dénoncé un déni de souveraineté, une exploitation jugée abusive des ressources naturelles, ainsi que l’attitude de certains dignitaires étrangers qui, selon lui, refusent de traiter les peuples africains avec dignité et méprisent leurs cultures ancestrales particulièrement celle du peuple nigérien;
En conclusion, la question sécuritaire a largement dominé cet entretien, bien que quelques références aient été faites concernant les enjeux économiques, mais plusieurs secteurs tels énergétiques, infrastructures, santé, éducation, développement n’ont pas pu être évoqués.
Burkina Yawana avec Samira Sabou, journaliste à Niamey
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