De l’exploration à la fermeture, les métiers clés de la mine au Burkina

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Ils étaient six communicateurs venus partager les réalités du monde minier au Burkina Faso à l’occasion du dernier Forum des métiers de la mine tenu à Ouagadougou du 19 au 20 juin 2025. À travers ce panel, c’est toute une filière qui se dévoile, riche de métiers variés, de technologies de pointe et de défis humains.

Sous le thème « Panorama des métiers de la mine: de l’exploration à la fermeture », le panel a réuni des professionnels de grandes entreprises minières pour offrir une vision d’ensemble du cycle de vie d’une mine. Des échanges approfondis ont permis de comprendre les enjeux liés à chaque étape, les profils recherchés, les innovations techniques ainsi que les perspectives d’insertion pour les jeunes diplômés.

Des participants au panel. DR-Abdoul-Abasse Kapioko, stagiaire

Exploration et échantillonnage: une étape fondatrice

La phase d’exploration constitue la base de tout projet minier. Elle nécessite des compétences pointues en géologie, cartographie, et en collecte et traitement d’échantillons. Les communicateurs ont insisté sur la rigueur méthodologique requise, depuis l’identification de zones prometteuses jusqu’à l’évaluation économique des gisements.

D’autres participants au panel. DR-Abdoul-Abasse Kapioko, stagiaire

Le laboratoire: centre névralgique de la précision

Les laboratoires miniers jouent un rôle essentiel tout au long du cycle. C’est là que sont analysés les échantillons issus de la prospection, de l’extraction et même des produits finis. Les résultats orientent les décisions stratégiques, optimisent le rendement et garantissent la qualité. Ces structures nécessitent des chimistes, géochimistes et techniciens certifiés, souvent sous normes ISO 17025.

La production: des chaînes complexes et intégrées

Du dynamitage à la concentration du minerai, la phase de production met en œuvre des chaînes de transformation industrielles à haute valeur ajoutée. Les métiers y sont nombreux: opérateurs d’usine, superviseurs de process, responsables maintenance, conducteurs d’engins lourds. À noter que certaines spécialités comme le dynamitage ne sont pas enseignées localement et doivent être acquises sur le terrain ou via des partenariats internationaux.

La mine souterraine: haute technicité et innovation

L’exploitation souterraine mobilise des compétences rares: opérateurs de Jumbo, techniciens ventilation, conducteurs de chargeuses télécommandées, etc. Certains équipements n’existent qu’en milieu souterrain, et les entreprises doivent souvent former elles-mêmes leur personnel, parfois en envoyant des ingénieurs suivre des formations en Australie ou au Canada.

Métiers supports: l’ingénierie invisible mais cruciale

Autour des activités techniques, gravitent des fonctions tout aussi stratégiques: ressources humaines, finances, santé-sécurité au travail, logistique, environnement, génie civil… Ces métiers de support garantissent le bon fonctionnement global et assurent la conformité sociale, réglementaire et environnementale.

Fermeture et réhabilitation: vers un nouveau modèle de durabilité

La fermeture de mine ne signifie pas la fin, mais plutôt un basculement vers un autre cycle: celui de la réhabilitation. Cette phase implique ingénieurs environnement, techniciens en réhabilitation écologique, accompagnateurs sociaux, etc. Elle vise à restaurer les écosystèmes et à accompagner les communautés impactées. La tendance est désormais à la réhabilitation progressive dès la phase de production, rendue possible grâce à un fonds de réhabilitation minière imposé par l’État.

Défis de formation et d’insertion professionnelle

Tous les intervenants ont pointé du doigt un déficit de formations spécifiques adaptées à certains métiers miniers, notamment ceux liés à la production et à la fermeture. Cependant, plusieurs entreprises ont mis en place des programmes de stages, de formations accélérées ou de partenariats avec les universités pour mieux outiller les jeunes diplômés.

En somme, ce panel a mis en lumière la richesse, la complexité et les évolutions constantes du secteur minier au Burkina Faso. C’est un secteur où se croisent ingénierie, sciences, environnement, logistique et management. Pour les jeunes, c’est une promesse d’avenir, à condition d’être formés, mobiles, et sensibilisés aux enjeux de durabilité, car, la mine de demain ne sera ni seulement souterraine, ni seulement rentable: elle devra être responsable, intégrée et humaine.

Abdoul-Abasse Kapioko, stagiaire

 


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