L’ancien Premier ministre malien Choguel Maïga – dans une Tribune vidéo publiée sur son compte YouTube – a accusé la France d’avoir entretenu le terrorisme dans le pays. « Ils savaient ce que nous nous savions aussi », affirme M. Maïga parlant des Français. « C’est que le terrorisme n’allait jamais finir au Mali tant qu’ils étaient là », a-t-il déclaré précisant que ce sont les Français qui sont partis d’eux-mêmes.
La vidéo d’une trentaine de minutes, l’ancien Premier ministre du Mali aborde plusieurs sujets. Évoquant les relations franco-maliennes, d’entrée de jeu, Choguel Maïga précise que le Mali n’a jamais été isolé. « Le Mali est en incompréhension avec le gouvernement français et les gouvernements que la France manipule de la Cedeao (ndlr. Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest », affirme-t-il.
Pour lui, ce n’est pas le Mali qui a chassé la France au départ. Les Français ont voulu imposé au Mali, dit-il, le choix du Président de la Transition, du Premier ministre et le Président du Conseil national de Transition. « Le Président de la Transition a dit que ce n’était pas possible. Il leur a dit que les maliens sont en concertation et ils vont prendre une décision. C’est ainsi que dès que le Premier ministre a été nommé le 7 juin 2021, ce qui ne les arrangeait pas, ils ont annoncé qu’ils vont quitter le Mali en faisant des menaces comme s’ils quittaient la terre va nous tomber dessus », explique l’ancien patron du gouvernement malien.
« Ils sont venus se jeter dans la gueule du loup parce qu’on comprenait très bien depuis longtemps que tous les problèmes du Mali, ce sont, l’Etat français et ses démembrements qui les entretenaient », a-t-il précisé. « Ce sont eux qui organisaient les soutiens aux rebelles, il y a des terroristes que nous avons pris avec des équipements, des rations alimentaires, des armes françaises. Les mouvements sont instrumentalisés par les services spéciaux français et d’ailleurs un ancien directeur de l’opération Barkhane a dit au Mali, le 17 septembre 2019 qu’ils ont les preuves que les mouvements signataires de l’accord sont la nuit avec les terroristes et le jour avec l’Etat malien. Ils savaient ce que nous nous savions aussi. C’est que le terrorisme n’allait jamais finir au Mali tant qu’ils étaient là », a révélé Choguel Maïga.
« Le Mali ne pouvait même pas acheter de simples lunettes à vision-nocturne. Le Mali n’a pas d’hélicoptères, le Mali n’a pas d’avions. Nos soldats mourraient, ils n’avaient pas de quoi se battre et même quand ils meurent, on ne pouvait pas transporter leur corps pour leur donner des sépultures normales », déplore l’ancien Premier ministre.
« Le fait qu’ils quittent le Mali, c’était une très bonne chose. Leurs ambassadeurs, leurs relais ont commencé à se mêler des affaires intérieures du Mali. Nous avons pris nos responsabilités. Ils cherchaient à préparer le terrain pour leurs agents, pour organiser un autre soulèvement. De là on est allé un peu plus loin. Ils ont instrumentalisé la Cedeao contre nous cela n’a pas marché », déclare M. Maïga et de clarifier: « nous n’avons chassé personne ».
La main tendue de la Russie !
Le Premier ministre Maïga explique toutes ces manœuvres de la France par le fait d’un rapprochement de nouveaux partenaires notamment la Russie avec son pays. « Ils ont refusé de travailler avec nous au motif que nous nous voulons travailler avec les russes. Nous leur avons dit que personne ne désignera à la place de l’Etat malien, avec qui collaborer », dit-il, insistant encore que les Français sont partis d’eux-mêmes. « Nous n’avons pas d’ennemis dans le monde mais nous avons des partenaires qui sont honnêtes, qui sont corrects dans la collaboration », affirme Choguel Maïga.
Il indique qu’en un an, l’armée malienne a été équipée plus que les 30 dernières années réunies et le pays a recouvré, dit-il, l’intégralité de son territoire. « Le terrorisme, c’est un autre débat. Le terrorisme est une lutte entretenue par de grandes puissances étrangères », note l’ancien Premier ministre.

Votre commentaire