Au Mali l’ancien Premier ministre interdit de quitter le territoire 

Publié par

le

L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été interdit de quitter le territoire. Alors qu’il s’apprêtait à voyager en compagnie de ses enfants, les autorités aéroportuaires ont opposé un refus d’embarquement, ont annoncé, lundi 21 juillet 2025, plusieurs médias locaux.

Moussa Mara a été bloqué à l’aéroport. Selon ses proches, l’incident a eu lieu peu après 15h. L’ancien patron du gouvernement malien s’apprêtait à aller représenter son centre ce mardi 22 Juillet à un séminaire international au Sénégal, précisent ces mêmes proches 

Un refus qui intervient peu après sa convocation et son audition par la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), dans le cadre d’une enquête en cours. Moussa Mara avait été convoqué et sommé de s’expliquer sur un message publié sur les réseaux sociaux le 4 juillet, dans lequel il qualifiait de « prisonniers d’opinion » des militants politiques et de la société civile emprisonnés après avoir tenu des propos critiques sur le régime de Transition. M. Mara avait aussi déclaré vouloir se battre « par tous les moyens » pour que « le soleil » face place à « la nuit ». L’ancien Premier ministre prône le retour à l’ordre constitutionnel et la fin de la période de Transition, qui a débuté il y a cinq ans. Les autorités viennent de prolonger sans limite de temps.  

Réaction des avocats de l’ancien Premier ministre sur ses réseaux sociaux

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES AVOCATS DE MONSIEUR MOUSSA MARA MOUSSA MARA EMPÊCHÉ DE VOYAGER : VIOLATION GRAVE DES DROITS FONDAMENTAUX.

L’ancien Premier Ministre du Mali, Moussa MARA a été empêché ce lundi de quitter Bamako pour participer à une conférence internationale sur la paix au Sahel.

Moussa MARA, ancien Premier Ministre et membre fondateur du Centre d’Études et de Réflexion au Mali (CERM), s’est vu interdire l’embarquement sur le vol Ethiopian Airlines ET 908 Bamako-Dakar à l’aéroport international Modibo Keïta.
Il était attendu au Sénégal pour prononcer le discours inaugural du 6ème Dialogue sur la paix et la sécurité régionales dans le Sahel et le Sahara, organisé par la Friedrich-Ebert-Stiftung les 22 et 23 juillet 2025 à Saly.
Cette conférence de haut niveau réunit des décideurs politiques, experts et acteurs de la société civile pour discuter des défis sécuritaires au Sahel, notamment dans le contexte de l’émergence de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Deux policiers l’ont informé des instructions qu’ils avaient reçues de ne pas le laisser quitter le territoire malien. Monsieur MARA, accompagné de certains membres de sa famille, a été contraint de rebrousser chemin.
L’empêchement de Monsieur Moussa MARA de quitter le territoire constitue une violation flagrante de plusieurs droits fondamentaux garantis par :

  1. La Constitution de la République du Mali, notamment l’article 8 qui garantit la liberté de circulation ;
  2. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 13) ;
  3. Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (article 12) ;
  4. La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (article 12).

Cette mesure d’interdiction de sortie du territoire, prise sans aucune base légale apparente ni décision de justice et sans notification officielle, constitue :

  1. Une atteinte à la liberté de circulation garantie constitutionnellement ;
  2. Une restriction arbitraire aux droits fondamentaux ;
  3. Une entrave à la liberté d’expression et au droit de participer au débat public ;
  4. Une violation du principe de légalité des mesures administratives.

Face à cette situation inacceptable, les avocats de Monsieur Moussa MARA exigent :

  1. La levée immédiate de toute mesure de fait d’interdiction de sortie du territoire ;
  2. La communication officielle des motifs juridiques de cette mesure, s’ils existent ;
  3. La garantie que de telles pratiques arbitraires ne se reproduiront plus ;
  4. Le respect des droits constitutionnels et des engagements internationaux du Mali ;

Les avocats se réservent naturellement le droit d’engager toutes les procédures juridiques appropriées pour faire cesser ces violations et obtenir réparation des préjudices subis.

Bamako, le 21 juillet 2025

Pour les Avocats
Me Mountaga C. TALL


En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture