Burkina Yawana

Le Burkina a mis fin, vendredi 22 août 2025, au projet Target Malaria dans le pays. L’annonce a été faite par le ministère de la Recherche. Target Malaria financé par Bill Gates opérait dans le pays depuis maintenant plus de 12 ans.

« Il est mis fin à toutes les activités du projet Target Malaria sur toute l’étendue du territoire national », peut-on lire dans le communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) informant le public burkinabè.

Le ministre poursuit que les « enceintes contenant les moustiques génétiquement modifiés sont sous scellés depuis le 18 août 2025 et tous les échantillons seront détruits suivant un protocole indiqué ».

Enfin, le gouvernement assure que les « moustiques mâles biaisés génétiquement modifiés sans impulsion génétique lâchés dans le village de Souroukoudingan, Province du Houet, Région du Guiriko ont été soigneusement traités par les services techniques compétents ».

Le Burkina Faso a rejoint le projet Target Malaria en 2012. Et depuis, « le projet s’est focalisé sur la collecte de données entomologiques de base pour mieux comprendre quelles sont les espèces de moustiques en présence, leur dynamique et leur comportement saisonniers dans l’environnement naturel », peut-on lire sur le site de Target Malaria.

Le projet reçoit son financement principal de la Fondation Bill & Melinda Gates et de l’Open Philanthropy. 

La première lâchée de moustique au Burkina Faso a eu lieu en 2019. Une seule lâchée a été effectuée en 2025.

Les travaux de Target Malaria au Burkina Faso étaient conduits par l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) à Bobo-Dioulasso. L’IRSS intervient dans le domaine de la santé publique, de la science biomédicale, de la médecine traditionnelle et des produits pharmaceutiques. 

Le projet rassemble, selon sa description, une équipe multidisciplinaire et complémentaire composée de spécialistes en engagement des parties prenantes et en communication, d’entomologistes médicaux, de biologistes moléculaires, de microbiologistes et socio-anthropologistes. L’équipe comprend également le personnel d’insectarium, qui est formé à l’élevage des moustiques et au maintien des souches de moustiques génétiquement modifiés. Elle travaille sous la direction du Principal Investigateur, avec l’appui d’un assistant et d’un responsable projet, qui veillent à la coordination et à la planification des activités. L’équipe scientifique, précise le projet, encadre les étudiants de doctorat (PhD) et de master du pays mais également d’autres pays du continent. 

Le Burkina Faso est un pays où le paludisme est endémique, et toute la population est exposée au risque d’infection.

Le paludisme représente 43 % des consultations avec un professionnel de santé, plus de 60 % des hospitalisations et 30 % des décès, selon des chiffres du ministère de la Santé. En 2023, l’OMS estimait que le pays dénombrait 8.1 millions de cas de paludisme et plus de 16 146 décès imputables au paludisme.