Il y a trois ans le Capitaine Ibrahim Traoré renversait le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. Révolté par l’exacerbation de la situation sécuritaire, celui qui dirige aujourd’hui le Burkina Faso – engagé dans une Révolution – évoquait déjà cette Révolution dès sa première prise de parole en octobre 2022.
Si le pays était plongé dans l’incertitude ce 30 septembre 2022, ce 1er octobre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré accordait une interview exclusive au journaliste Lamine Traoré, alors jour à Radio Oméga et Correspondant de la Voix de l’Amérique à Ouagadougou et actuel Directeur de publication du journal en ligne Burkina Yawana.
Au téléphone, le journaliste demandait au capitaine quel message il pouvait adresser aux Burkinabè? La réponse de celui qui dirigeait les opérations depuis la veille est sans ambiguïté. Il veut « révolutionner », assure-t-il. « Nous avons écrit plusieurs documents pour que l’armée même participe au développement de cette nation », affirme le Capitaine et de poursuivre: « il faut révolutionner notre production, révolutionner notre agriculture. On conquiert les terres, on installe et on aide [les populations] à produire », a déclaré l’actuel chef de l’Etat.
« Mon message à l’endroit des Burkinabè, c’est l’expression de cette vérité qui m’amène à parler. Il s’agit pour nous d’amener la quiétude au sein de la population. Et cette guerre de la façon dont ça se mène, ça ne se mène pas comme nous l’entendons », ajoute-t-il. Pour lui, la valeur du combattant n’était pas le premier souci des dirigeants qui se sont succédés. « Plusieurs fois les hommes meurent comme des mouches mais on ne change jamais de méthode. Le problème logistique mineur persiste avec les hommes et à cause de certaines pannes, vous pouvez être attaqués sur des positions », a déploré le Capitaine Ibrahim Traoré.
Les couleurs étaient déjà annoncées et le ton de la Révolution était déjà donné. Mais il aura fallu attendre avril 2025, pour que le Président du Faso proclame officiellement l’avènement de la Révolution progressiste populaire (RPP), à l’image de la Révolution démocratique et populaire de 1983, proclamée par le Capitaine Thomas Isidore Noel Sankara.
Les objectifs sont essentiellement, au-delà de la reconquête totale et du maintien de l’intégrité territoriale, la souveraineté et le développement de la nation burkinabè.
Le Capitaine Ibrahim Traoré – annonçant la RPP, a insisté sur l’unité et l’engagement de tous. « Il s’agit de consentir des sacrifices pour la patrie, de donner le meilleur de soi-même pour le bien-être du peuple », avait-il affirmé, tout en mettant en avant les avancées déjà réalisées en matière de sécurité.
Il avait aussi mis en garde les ennemis internes et externes du Burkina Faso, dénonçant ceux qui, nostalgiques des événements tragiques de 1987 ayant conduit à la disparition du père de la première Révolution, cherchent à semer le trouble. Ils se heurteront à un peuple uni et déterminé à défendre sa nouvelle révolution. « Nous les attendons de pied ferme, leurs mercenaires et leurs actions (…), nous serons impitoyables ! », avait prévenu le chef de l’Etat. La Révolution est donc enclenchée et rien ne devrait l’arrêter. « A bon entendeur, tant pis », comme a dit l’autre !

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