Le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana a répondu, lundi 7 octobre 2025, au porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly qui a rejeté la semaine dernière tout acte d’espionnage des six ivoiriens de la direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (DAARA) arrêtés par Ouagadougou. Pour le ministre Sana, le ministre ivoirien confond « l’activité militaire et l’activité de subversion et d’espionnage ».
Sans le nommer directement, le patron de la Sécurité du Burkina a répondu au porte-parole du gouvernement ivoirien. « La dernière fois j’ai vu une sortie d’un ministre porte-parole du gouvernement, soit-il d’un pays voisin, qui confondait l’activité militaire et l’activité de subversion et d’espionnage. Je tiens à souligner ici qu’il y a une différence claire entre une activité militaire et une activité d’espionnage », a déclaré Mahamadou Sana lors d’un point de presse en compagnie du porte-parole du gouvernement du Burkina Gilbert Ouédraogo portant sur l’arrestation de sept personnes de l’Organisation non gouvernementale INSO pour « espionnage et trahison ».
Certes, ajoute le ministre de la Sécurité, « une activité militaire peut aboutir à une activité d’espionnage mais toute activité d’espionnage n’est pas une activité militaire. Je veux dire que l’espionnage peut être fait par des civils; tout dépendra du milieu cible identifié par celui qui a commandité l’action », a-t-il expliqué.
« Je profite aussi pour donner ce cours à ce ministre et pour lui rappeler que quand on ne maîtrise pas un domaine, ce qui sied, c’est le silence », a affirmé le ministre Sana.
Le dimanche 28 septembre, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré a affirmé que la Côte d’Ivoire abriterait des « ennemis du Burkina Faso » et que les six agents ivoiriens de la DAARA interpellés seraient impliqués dans des activités d’espionnage.
Ce qui a poussé Abidjan à réagir. Le porte-parole du gouvernement ivoirien lui affirme que les agents appartiennent à la direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (DAARA), une entité civile chargée de l’identification et du recensement des réfugiés pour leur permettre d’accéder à l’aide publique.
« Ce sont des civils qui faisaient leur travail administratif. Dire d’eux qu’ils sont des espions, c’est entretenir un fantasme. La Côte d’Ivoire accueille plus de 80 000 réfugiés burkinabè ayant fui les violences dans leur pays, et nous devons les assister, surtout dans un contexte où plusieurs ONG se sont retirées », avait-il soutenu.

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