Burkina Yawana

Il s’agit d’une exclusivité Burkina Yawana. Le Burkina Faso – pour davantage affirmer et assumer sa souveraineté – est sur le point de refuser un financement de la Délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso. Selon les informations de Burkina Yawana, il s’agit d’un financement de 6,2 millions d’euros, près de 4 milliards de FCFA destinés à la mise en œuvre du programme de renforcement de la protection sociale au profit des populations au Burkina Faso.

Selon les sources de Burkina Yawana, le Commandant Pélagie Kaboré, ministre de l’Action Humanitaire via le ministère des Affaires étrangères a adressé une lettre à l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso lui signifiant la décision de son département, conformément aux instructions du Président du Faso et pour plus d’efficacité, d’être le seul canal de mise en œuvre de la partie du financement réservée à son ministère. 

Quid de l’affaire ?

Des sources de Burkina Yawana expliquent qu’il s’agit d’un programme de l’UE sur la protection sociale au Burkina Faso dont le ministère de l’Action humanitaire fait partie des bénéficiaires. Ainsi, la représentation de la Délégation Européenne à Ouagadougou, toujours selon nos informations, a décidé de financer trois actions prioritaires du ministère à hauteur de 6,2 millions d’euros, plus de 3,7 milliards de FCFA.

Les actions prioritaires sont : le déploiement du Registre social unique (RSU), le renforcement des capacités des services déconcentrés de l’Action sociale et de la réinsertion socio-économique des enfants en situation de rue.

La même source affirme que l’Union européenne a voulu faire un financement indirect en passant par des Organisations non gouvernementales (ONG) et autres associations dans la mise en œuvre des actions prioritaires au profit du ministère. En clair, la Délégation de l’UE a souhaité financer ces ONG qui à leur tour vont réaliser les actions au compte du ministère.

Une source diplomatique bien introduite confie à Burkina Yawana que c’est la goutte d’eau qui va faire déborder le vase. Niet. Le ministre Kaboré a tranché. « Elle souhaite que son département réalise entièrement les actions du programme », indique une autre source à Burkina Yawana. Selon nos informations, la ministre a été catégorique et si ce n’est pas le cas, le pays va devoir refuser le financement.

Une autre source assure que la décision du ministre de l’Action Humanitaire a été prise pour rester en cohérence avec les « orientations stratégiques nationales en matière de protection sociale », dit-elle.

« Avec les dernières expulsions et plusieurs actes subversifs de certaines ONG au Burkina, l’Union européenne ne peut pas demander dans le même temps de travailler avec ces mêmes ONG », commente à Burkina Yawana, un analyste politique et spécialiste des relations internationales et de préciser que le pays affiche et assume ainsi sa « soif de souveraineté ».

Le gouvernement a suspendu plusieurs Organisations non gouvernementales dans le pays pour « activités subversives ». Début octobre, sept personnes dont quatre Burkinabè de l’Organisation non gouvernementale INSO avaient été arrêtées au Burkina Faso pour « espionnage et trahison », avait annoncé le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana.

L’organisation INSO « collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles pouvant être préjudiciable à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso à des puissances étrangères et ce, en toute complicité avec certains Burkinabè », avait indiqué le gouvernement lors d’un point de presse animé par le porte-parole du gouvernement Gilbert Ouédraogo et le ministre de la Sécurité.