Le Niger nationalise la Somaïr, filiale du groupe français Orano et met son uranium sur le marché international

Publié par

le

Le Niger a annoncé la mise sur le marché international de l’uranium produit par la Somaïr, filiale autrefois contrôlée par le français Orano et nationalisée en juin. Le Niger, qui représente près de 5 % de la production mondiale d’uranium, pourrait désormais se tourner vers de nouveaux partenaires étrangers pour l’exportation de ce métal stratégique.

Le Niger a annoncé, dimanche 30 novembre, mettre sur le marché international l’uranium produit par la Somaïr, filiale du français Orano qui en a perdu le contrôle opérationnel et nationalisée par Niamey en juin. La Somaïr, Société des mines de l’Aïr, était détenue à 63,4% par Orano et à 36,6% par l’Etat du Niger.

« Le Niger, digne, met sur le marché international sa propre production »

L’exploitation de l’uranium au Niger est au centre d’un bras de fer entre les autorités et le groupe Orano. Ces derniers ne cachent pas leur volonté de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme l’Iran ou la Russie, quand Moscou a déclaré en juillet sa volonté d’exploiter l’uranium nigérien. « Le Niger, digne, met sur le marché international sa propre production », a déclaré un journaliste de la télévision d’Etat Télé Sahel, rapportant des propos tenus récemment par le Président nigérien le général Abdourahamane Tiani.

Le chef du gouvernement a, selon le média, revendiqué « le droit légitime du Niger de disposer de ses richesses naturelles, de les vendre à qui souhaite acheter, dans les règles du marché, en toute indépendance ». 

Orano avait acté en décembre 2024 la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger: la mine de la Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d’Imouraren. Ce dernier site est l’un des plus importants gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes.

Niamey avait retiré à Orano son permis d’exploitation

Niamey avait retiré à Orano son permis d’exploitation. En juin dernier, les autorités avaient annoncé la nationalisation de la Somaïr. Orano, dont le capital est détenu à plus de 90% par l’Etat français, a engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre l’Etat du Niger.

Fin septembre, l’entreprise a annoncé la décision en sa faveur d’un tribunal concernant la mine de la Somaïr.

Selon Orano, ce tribunal a enjoint au Niger de ne pas vendre l’uranium produit par la Somaïr, dont le site compte environ 1.300 tonnes de concentré, représentant une valeur marchande de 250 millions d’euros.

Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d’uranium naturel, selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).

Burkina Yawana avec Africa Radio et AFP


En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Burkina Yawana

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture