Laurent Gbagbo appelle la CPI à investiguer sur la rébellion de 2002

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Alors que Alassane Ouattara prête serment dans quelques heures pour son quatrième mandat, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé, dans une lettre ouverte publiée lundi 8 décembre 2025, avoir demandé à son avocat de saisir de nouveau la Cour pénale internationale (CPI) afin que les responsabilités dans la crise militaro-politique ivoirienne soient « entièrement établies ».

Acquitté définitivement par la CPI en 2021 après plus de neuf ans de procédure judiciaire, l’ex-chef d’État affirme qu’« un fait non jugé totalement devient une injustice » et appelle à la reprise des investigations sur la rébellion de 2002, la crise postélectorale de 2010 et le rôle des principaux protagonistes politiques et militaires.

Dans ce long texte retraçant les épisodes majeurs de la crise ivoirienne, Laurent Gbagbo revient sur la découverte d’un charnier à Yopougon en 2000, les premières attaques armées venues du nord en 2002, puis la partition du pays entre le gouvernement et la rébellion dirigée, selon lui, par Guillaume Soro et plusieurs officiers identifiés. Il évoque les médiations régionales et internationales, ainsi que les accords conclus, dont celui de Ouagadougou en 2007.

L’ancien président rappelle avoir accepté, « pour mettre fin à la guerre », d’ouvrir la voie à la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle et d’engager un dialogue direct avec les chefs rebelles. Il estime cependant que le désarmement, préalable selon lui à tout scrutin, n’avait pas été réalisé avant la présidentielle de 2010.

Revenant sur le scrutin, Laurent Gbagbo souligne qu’il avait été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, avant que la communauté internationale ne reconnaisse la victoire d’Alassane Ouattara. Il accuse de nouveau la France et l’ONU d’être intervenues militairement pour favoriser son rival, rappelant son arrestation le 11 avril 2011 puis son transfert à la CPI, ainsi que l’acquittement prononcé en 2019 et confirmé en 2021.

« J’ai été arrêté alors que je ne suis pas le mentor de la rébellion », affirme-t-il, en appelant à ce que « les vrais coupables » soient recherchés. Il demande que la CPI s’intéresse notamment au financement de la rébellion, aux violences dans l’Ouest, dont le génocide Wê, ainsi qu’aux responsabilités internationales dans l’organisation de l’élection de 2010 « malgré l’absence de désarmement ».

Laurent Gbagbo affirme vouloir « rendre justice aux victimes » et estime que « la vérité est une condition de la paix ». Il conclut en appelant les autres acteurs de la crise à « faire leur part ».

Burkina Yawana avec Linfodrome 


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